A l’occasion de la présentation et de l’inauguration du CNVV en date du 28 avril 2025, le département de la protection de la jeunesse et des affaires familiales du parquet de Luxembourg fait part de son soutien continu dans le cadre de la mise en place de ce centre. Il a de ce fait partiellement contribué à l’organisation et à l’élaboration des pratiques d’accueil des victimes dans le respect des procédures judiciaires ainsi qu’à la formation du personnel en matière juridique.
Ainsi, en ce qui concerne les enfants victimes de violences : toute maltraitance sera signalée aux parquets des deux arrondissements qui interviendront selon les législations et pratiques actuellement en place et bien rôdées. (*1)
Dans le cas des adultes victimes de violences : ils sont encouragés à s’adresser au CNVV pour y avoir un accueil professionnel, compétent et complet. La victime aura le choix de porter plainte ou de ne pas le faire, mais peu importe sa décision, une première aide lui sera garantie. Au cas où la victime majeure n’entend pas, ou seulement ultérieurement, porter plainte, il lui est toutefois recommandé de faire au moins appel aux services de l’UMEDO. Ainsi seront préservées les preuves indispensables en cas d’une éventuelle future plainte. (*2)
La Justice a ainsi participé aux préparatifs du projet et elle va continuer de l’accompagner.
Trop souvent, les victimes mineures et/ou majeures de violences — domestiques, sexuelles, psychologiques, ou autres —se retrouvent seules avec leurs peurs et leur honte injustifiée dans un labyrinthe institutionnel aux procédures froides alors que toutes ces victimes ont un besoin vital de chaleur humaine.
Le CNVV a précisément pour objet d’optimiser l’encadrement des victimes en misant notamment sur une coopération étroite avec les magistrats du parquet dans les cas où un dossier judiciaire est ouvert.
Le but est de créer des synergies pour mieux agir dans l’intérêt des victimes de violences. Le parquet, en tant que bras actif de la Justice, est le garant de l’intérêt général et veille au respect de l’État de droit. Il peut mettre en marche les leviers notamment coercitifs, permettant de diligenter des enquêtes et d’aboutir à des poursuites pénales. La force publique interviendra sous le commandement et les réquisitions du parquet.
En parallèle, la victime nécessite écoute, soins et réconfort. À ce titre, la victime a besoin d’un lieu où elle peut se réfugier, où on l’écoute sans la juger et où on la soigne sans presser ni stresser.
Cette coopération entre autorités judiciaires et unité d’accueil et de soins est une (r)évolution de la prise en charge.
En effet, la victime n’est plus seulement une pièce du dossier traité individuellement par différents services : elle redevient, en quelque sorte, une personne entière, accompagnée et protégée, se retrouvant au centre des préoccupations et traitée selon une méthodologie et des procédures bienveillantes bien définies.
Au vu du nombre impressionnant des diverses formes de maltraitances existant au sein de la société, la coopération des parquets avec le personnel spécialisé du CNVV ainsi que d’autres intervenants, constitue une réponse intégrée sans précédent dans l’intérêt des victimes et de la manifestation de la vérité.
Pour le procureur d’État,
Le procureur d’État adjoint,
David LENTZ
Chef du département de la protection de la jeunesse et des affaires familiales
(*1) Enregistrement explicatif sur la procédure suivie en cas de maltraitance de mineurs :
https://justice.public.lu/fr/famille/protection-jeunesse.html
(*2) Explications audiovisuelles du service UMEDO du laboratoire national de la santé :
https://lns.lu/departement/medecine-legale/umedo/?doing_wp_cron=1744355112.6891961097717285156250